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La légende de la Noyée

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L’homme de la terre, n’a semble-t-il, d’yeux que pour la terre sur laquelle repose ses pieds, la terre pétrie de ses mains, la terre qu’il ensemence, la terre qui le récompense de tant de labeur. Mais parfois, en ses jours de repos, ses yeux vagabondent au loin sur les monts et les prés qui l’entourent et ce n’est souvent qu’au soir de sa vie que débordent, en de élans poétiques, les visions d’une âme sereine, d’où naissent les légendes qui se perpétuent d’âge en âge. C’est ainsi que naquit le symbole de cette légende : LA MONTAGNE DE LA NOYÉE. En réalité, l’ensemble de trois montagnes forme cette figure topographique qui, observée d’un certain angle, nous laisse imaginer un corps d’une femme impassiblement étendu comme sur un lit d’eau, à demi submergé, laissant à découvert son ventre gonflé, son buste, le profil de son visage et sa longue chevelure flottant au fil de l’eau.

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Cette héroïne de la légende aurait vécu il y a très longtemps, au temps des premiers indiens. Un chef de tribu, peut-être, pour obéir à une loi ancienne, ou pour répondre aux convenances du temps, interdit le mariage de son fils et de celle qui portait déjà secrètement en son sein le fruit de leur amour. Aveuglés par le chagrin, la mort dans l’âme, les deux amoureux se séparent et dans le désespoir de non retour, ils vont cacher leur amour au fond de la mer. Puis les eaux se retirent et c’est ainsi que le Dieu de l’amour fît apparaître la montagne de la noyée d’un côté de l’horizon et de l’autre côté, plus discrètement, LA FACE DE L’INDIEN.

La Noyée a été immortalisée nombre de fois par des peintres, des écrivains, des chansonniers, des chasseurs d’images sur pellicules, tout comme le furent aussi d’autres montagnes qui entourent ce bijou de Charlevoix qu’est Notre-Dame-des-Monts, tels la montagne du Four, le mont Élie qu’on dit être le plus haut de la chaîne des Laurentides, le Gros Mont au pied duquel s’étale Charlevoix presque tout entier et bien encore d’autres.

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Laissez donc libre cours à votre imagination lorsque vos yeux scrutent cette magnifique chaîne des Laurentides et peut-être y découvrirez-vous, avec les yeux de votre cœur, le symbole d’une légende qui n’aura d’égale que la triste beauté de la LÉGENDE DE LA NOYÉE.

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Auteure : Judith Turcotte

LaNoyee
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De Canton de Sales à Notre-Dame-des-Monts.

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Nous sommes au début des années 30. Le territoire de Notre-Dame-des-Monts s’appelle, à cette époque, Canton de Sales avec une population de 350 âmes. Situé dans le Comté de Charlevoix au milieu de la chaîne de montagnes des Laurentides.

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Le Canton de Sales était desservi par l’église de Sainte-Agnès et les propriétaires payaient leurs taxes au conseil municipal de cette même paroisse. Certains résidents devaient parcourir jusqu’à 8 milles à pied ou en voiture à traction animale pour se rendre à l’église, au village, de Sainte-Agnès. Considérant les difficultés auxquelles font face les familles nombreuses, mauvaises routes, la neige et le grand froid, quelques hommes cherchent le moyen d’améliorer leurs situations et décident de demander la construction d’une église à l’archevêché de Chicoutimi, auquel est attachée la région de Charlevoix. L’accueil est froid pour ne pas dire négatif. En 1931, un prêtre de Saint-Hilarion contacte Monsieur Joseph Girard, instigateur de cette démarche, pour lui conseiller de s’adresser au gouvernement du Québec pour demander un conseil municipal pour le Canton de Sales.

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Quoique le territoire ne soit pas attaché à la municipalité de Sainte-Agnès, parce que situé sur la Seigneurie Mont Murray, Joseph Girard poursuit avec ténacité et persévérance ses démarches durant quatre années. Il obtient, enfin, en février 1935 du Ministre Charles Rochette, un arrêté en conseil décrétant le territoire de Canton de Sales en municipalité.

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En 1947, le Canton de Sales fera place à Notre-Dame-des-Monts.

Canton
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Toponymie des différents rangs de la municipalité


Rang Sainte-Christine (rang Cache-toé Ben)
Il paraîtrait qu’un certain monsieur Saint-Aubin construisait des cachettes, appelées caches, utilisées pour la chasse aux canards sur les battures de la rivière du Gouffre. Ainsi, lorsque les chasseurs désiraient s’y rendre, ils parlaient de la cache à Aubin, d’où la déformation
cache-toé Ben.

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Rang Miscoutine
Vers 1800, quelques terres appartenant à la Seigneurie de Murray Bay reçurent le nom de petite miscoutine. C’est de là que vient le nom de Miscoutine attribué à ce rang. Aussi appelé rang Sainte-Philomène.

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Petits lots
Nommé ainsi parce que l’endroit était habité par quelques défricheurs. Ce lieu se trouve à l’arrière de la montagne appelée Pousse-Pioche.

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Rang Pousse-Pioche
Lorsqu’a été ouvert ce rang à la colonisation, les cultivateurs n’avaient pas de quoi se payer une charrue. Ils étaient donc dans l’obligation d’ameublir leur terre avec une pioche. Une montagne située à proximité porte aussi ce nom. Son autre désignation est le rang Saint-Thomas. Ce nom est aussi associé à une montagne située non loin de là.

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De Sales (Canton)
Ce toponyme rappelle probablement le nom d’Edmond de Sales Laterrière, un ancien seigneur des Éboulements.

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Rang Croche
C’est sûrement en raison de la forme de son parcours qu’il reçût ce toponyme. C’est la désignation que l’on utilise pour décrire le 2e Rang Ouest.

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Rang du Lac
C’est tout probablement parce que ce rang est situé à proximité du lac Nairne qu’il reçût ainsi ce toponyme. Il est question ici du rang numéro 4.

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Rang Sainte-Ursule
Ce rang se situe entre le 3e Rang et le 4e Rang. Il porte comme autre dénomination Cul-de-Sac. C’est l’autre toponyme pour désigner le Rang Sainte-Ursule. Le rang s’est vu attribuer ce qualificatif parce que son parcours ne débouche pas donc il se termine en cul-de-sac.

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Rang Chicago
D’après ce qu’on raconte, le nom viendrait du fait que plusieurs familles de ce rang auraient émigré à Chicago pour y améliorer leur situation financière. Ce toponyme désigne le rang Saint-André ou le rang 7 qui trace la limite entre Notre-Dame-des-Monts et Saint-Hilarion. Il désigne aussi une rivière située à proximité.

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Cap des McNicoll
On retrouve ici un patronyme écossais qui sert à désigner une butte. Le toponyme vient de la famille des McNicoll, venue dans la région avec le capitaine John Nairne, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

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Rang Chiguère
Certains racontent que l’origine de ce nom viendrait d’une famille Giguère, installée sur place. Une autre version parle plutôt d’un moulin à scie du secteur où l’on ne sciait guère d’où la déformation ne scie guère ou chiguère.

Toponymie
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